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Page:La Rhétorique des putains, 1880.djvu/142

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sance, on s’écrie aussitôt : « Oh ! quel honneur pour moi de vous voir !… Faites-moi l’honneur de me dire si vous vous portez bien… Quand aurai-je l’honneur de m’entretenir avec vous ?… Quand me ferez-vous l’honneur de prendre une tasse de café chez moi ?… J’ai lu la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire — et dont j’ai fait tant de petits mouchoirs pour me torcher… »

On appelle marques d’honneur, les conditions favorables qu’on accorde à une garnison qui se rend par capitulation. Il y a donc de l’honneur, même à être vaincu !

On appelle Dames d’honneur, Filles d’honneur, des faiseuses de lit, des videuses de pots de chambre, des entremetteuses, des tribades.

On appelle Conseillers d’honneur, des gens qui ne font souvent que flatter, que surprendre, que tromper leurs princes.

On dit, par manière de serment : « Sur mon honneur… Je vous en réponds sur mon honneur. » Ma foi, nous autres femmes, puisque l’on place notre honneur entre nos cuisses, nous devrions mettre la main sur notre con, lorsque nous assurons quelque chose sur notre honneur.

On dit souvent : « Je vous promets cela, je vous en donne ma parole d’honneur ». Cependant, quelques jours après, on trouve mille prétextes pour ne pas la tenir, et cela ne déshonore point.