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Page:La Rhétorique des putains, 1880.djvu/165

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tiquer en paix ; c’est la dernière fois qu’on a l’honneur de vous voir.

Alors, d’un ton doucereux, vous devez dire :

— Monsieur, vous êtes trop exigeant ; contentez-vous au moins de ce que je puis accorder sans perdre mon honneur… Satisfaites vos yeux… vos mains encore, si vous le voulez… regardez et maniez mon col et mon sein, je ne le refuse pas ; mais si vous prétendez passer plus avant, je m’y opposerai sans doute.

On cherche à vous baiser, tournez la tête… On cherche à vous embrasser, fuyez, mais à pas lents, et du côté du lit… On veut vous y faire tomber, dites que vous allez crier, mais ne criez pas… On vous y jette, dites, d’une voix mourante :

Finissez donc !

Enfin, imitez la dame du perroquet, et tout ira à merveille.

Je finis ma leçon par une petite histoire aussi amusante que véritable ; et je vais vous en faire le récit avec d’autant plus de plaisir, qu’il s’agit d’une de mes élèves qui me fait bien honneur.

Une jeune orpheline, presque aussi belle que vous, après la mort de son père et de sa mère, ne trouva point de parents, parce que, contrainte à partager un bien fort médiocre entre deux frères et elle, sa portion était réduite presque à rien. J’eus occasion de la connaître ; sa figure, son caractère, m’intéressèrent à elle. Je réussis