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Page:La Rhétorique des putains, 1880.djvu/217

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porte de la chambre ; nous nous jetons au cou l’un de l’autre…

— Adieu, mon bon papa !

— Adieu, ma très chère fille !…

ANGÉLIQUE

Que tu as su bien jouer ton rôle ! Mais qu’est-ce que ces diablotins ?

MARGUERITE

Je vous en ferai voir. Ce sont de petites pâtes de chocolat, couvertes de petites dragées de non-pareille, où l’on mêle des cantharides : ces pâtes allument le feu dans le corps le plus glacé, et mettent la vieille rosse au trot, tête levée.

ANGÉLIQUE

Mais, es-tu bien sûre, ma chère Marguerite, qu’il ne te reconnaîtra pas en te revoyant, et qu’il ne s’apercevra point de sa méprise ?

MARGUERITE

Ne vous permettez aucun doute là-dessus. Vous devez vous parer tout de suite de ce joli bijou, le porter continuellement à votre cou, et il sera persuadé que c’est avec vous qu’il a eu affaire, comme c’est à vous qu’il a prétendu en faire présent.

ANGÉLIQUE

Dieu ! qu’il est beau ! C’est son portrait, sans doute, garni de diamants. Mais s’il est ressemblant, sais-tu que ce n’est pas une figure désagréable.