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Page:La Rhétorique des putains, 1880.djvu/24

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qui ne lui coûtent rien, et la prie de la manière la plus affectueuse de vouloir l’écouter.

Angélique, douce et sensible, l’introduit dans sa chambre et voici leur entretien :

MARTHE

Oh ! ma chère Angélique, que votre état est cruel ! que je vous plains de tout mon cœur ; et mes soupirs et mes larmes vous témoignent assez combien je suis touchée de la peine où je vous vois.

ANGÉLIQUE

La pitié que vous avez de moi pénètre mon âme ; mais comment me connaissez-vous ma bonne ?

MARTHE

Ah ! mademoiselle, je vous connais plus que vous ne croyez ; je prends à votre affliction plus d’intérêt que vous ne pensez. Il y a quelques années que je rendis à votre maman trois ou quatre visites ; vous me vîtes bien, mais vous ne vous en souvenez pas, vous ne me reconnaissez pas peut-être. Ah ! la bonne dame. Si elle eût voulu m’entendre, elle ne serait pas au tombeau.

ANGÉLIQUE

J’en ai quelques idées ; mais que votre discours me surprend ! que voulez-vous dire avec cela ?