Aller au contenu

Page:La Rhétorique des putains, 1880.djvu/265

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 103 —


Au même moment elle vous donnera le signal ; vous le surprendrez en flagrant délit, vous l’accablerez de reproches ; il sortira tout confus, et n’osera plus rentrer.

Si, par hasard, ce monsieur, qui vous déplaît, ne trouve aucun obstacle qui le retienne dans l’antichambre, ou ailleurs, et s’il entre chez vous, vous pourrez lui tenir l’un ou l’autre de ces propos :

— Ah ! monsieur, dans quel mauvais moment vous êtes venu me voir ! Je me sens aujourd’hui une migraine affreuse, je n’ai point la tête à moi… Parlez doucement, je vous prie, vous augmentez mon tourment… De grâce, laissez-moi, vos paroles sont autant de coups dans ma tête… Ce sont des souffrances inouies… J’ai mal au cœur, je sens que je vais avoir un vomissement violent… Je veux me mettre au lit, et j’espère que le repos me raccommodera.

— Ah ! monsieur, vous me pardonnerez si je ne puis vous tenir bonne compagnie ; j’ai fort mal à une dent ; je n’ai pas fermé l’œil de toute la nuit… Dieu ! ma douleur va bientôt éclater par mes cris et par mes larmes… On me parle de la faire arracher, mais l’idée seule trouble et égare mon esprit… Pardon, je ne puis pas vous répondre, tant la douleur m’oppresse.

— Ah ! monsieur, si vous avez l’âme noble et généreuse, ne vous arrêtez pas un instant chez moi. Dans un quart d’heure je dois recevoir la