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Page:La Rhétorique des putains, 1880.djvu/39

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ANGÉLIQUE

Eh ! bon Dieu ! Vous allez me faire un sermon divisé en trois points. N’oubliez pas, je vous prie…

MARTHE

Que vous attendez la tailleuse. Que cela ne vous empêche pas d’avoir attention à ce que je vais vous dire. Je commencerai d’abord à vous prouver ce que j’avance, par des exemples incontestables, et ma première leçon finira quand il vous plaira.

L’homme est né libre, et la nature prévoyante et industrieuse lui a donné un penchant insurmontable au plaisir… Vous savez bien, mademoiselle, que lorsqu’on dit homme, on dit l’un et l’autre sexe.

ANGÉLIQUE

Ah ! ma bonne, cette proposition me fait bien rire. Elle me rappelle une jolie historiette que me fit une de mes amies, quand j’étais pensionnaire dans le couvent, mais que j’ai presque entièrement oubliée… Un certain prêtre… le jour des Cendres… était bien embarrassé, ne sachant ce qu’il devait dire aux femmes… De grâce, si vous savez cela ne me privez pas du plaisir de l’entendre.

MARTHE

Mais, mademoiselle, pourquoi voulez-vous m’interrompre, et m’obliger à sortir du sujet de notre entretien ?