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Page:La Rhétorique des putains, 1880.djvu/41

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que les mots que son oncle venait de prononcer étaient la formule dont il devait se servir en donnant les cendres aux femmes. Il écrivit ces paroles sur un morceau de papier, les étudia longtemps pour les apprendre par cœur ; mais sa mémoire était si heureuse, que quand il fut à l’autel, il ne s’en souvenait plus que confusément. On vous dira peut-être qu’il avait mis le morceau de papier dans le gousset de sa culotte ; cela est très vrai.

Pour se tirer d’affaire, que fit-il, que dit-il ? Lorsqu’un homme se présentait, il lui disait bien : « Ô homme, souviens-toi, etc. » ; mais quand une femme se mettait à genoux devant lui, il lui disait : « Mon intention est de vous faire la cérémonie, selon ce que j’ai dans ma culotte.» Certainement, il prononçait ces mots sans malice ; mais une vieille baveuse fut tellement scandalisée de cette cérémonie, qu’en sortant de l’église, elle alla le dénoncer charitablement devant le tribunal de l’odieuse Inquisition ; et le pauvre prêtre tomba bientôt entre les griffes de ce monstre horrible, qui est bien terrassé, frappé, mais qui malheureusement respire encore.

ANGÉLIQUE

En vous remerciant, ma bonne, continuez à présent votre leçon.

MARTHE

L’homme est né libre, et un penchant invin-