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Page:La Rhétorique des putains, 1880.djvu/64

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ANGÉLIQUE

Et vous espérez d’avoir à les répéter encore, n’est-ce pas ?

MARTHE

Autant que je le pourrai, mademoiselle ; et je m’applaudis en moi-même de l’emploi que j’exerce, de donner aux jeunes filles des talents agréables pour se rendre utiles à la société. Mais continuons notre leçon.

Dans l’île de Ceylan, une femme a souvent deux maris qui sont les deux frères. Les maris accordent souvent leurs femmes aux amis, ou aux grands seigneurs, et elles en sont plus glorieuses.

Dans l’île de Java, une des îles de la Sonde, si une servante a envie de coucher avec son maître, elle en demande la permission à sa femme, qui ne peut la lui refuser sans se couvrir de honte.

À Alger, on croit que c’est un honneur pour les maris, lorsque leurs marabouts — leurs prêtres — veulent bien leur aider à pétrir des enfants.

Cet article de foi chez les Algériens me rappelle une jolie histoire que je veux bien vous raconter.

Dans une paroisse de campagne près de Milan, une jeune et jolie paysanne venait de se marier avec un de ces hommes, dont la profession est d’aller aux foires qui se tiennent çà et là,