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Page:La Rhétorique des putains, 1880.djvu/67

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à leur ouvrir la porte, à les faire entrer, à partager enfin avec eux et leur table et leur lit.

Dans l’île de Socstova, les maris peuvent changer mutuellement de femme avec les autres ; et comme le changement de viande donne plus d’appétit, on y aime à varier les mets au moins sept fois par semaine. Y a-t-il rien de plus commode et de plus satisfaisant ? La musique peut être charmante, harmonieuse ; mais si on bat toujours la même mesure, si le chant est monotone, bientôt on s’ennuie.

Les Nasamones, nation fort nombreuse de la Lybie, ont ordinairement plusieurs femmes, et quand l’envie leur prend de planter des hommes, ils le font devant tout le monde, presque de la même façon que les Messagètes, après avoir fiché devant eux un bâton dans la terre. Croyez-vous, mademoiselle, qu’on établira jamais une telle liberté en France ? C’est cependant une des lois de l’homme.

Quand les Nasamones se marient, chacun de ceux qui ont assisté au festin fait un présent à la mariée, mais elle n’est point ingrate, et du consentement de son mari, elle leur laisse frayer le chemin, et leur permet de se désaltérer tous à sa fontaine.

Les nègres du royaume de Bennin laissent toute la liberté à leurs femmes, — et ils en ont plusieurs — pour les Européens. L’aîné des fils hérite de son père, son bien et ses femmes. Il