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Page:La Rhétorique des putains, 1880.djvu/68

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doit assigner une subsistance honnête à sa mère, si elle est encore vivante ; les autres femmes de son père lui appartiennent, et il peut s’en servir, sans scrupule, en qualité d’épouses ou de concubines.

ANGÉLIQUE

Mais jouir de tant de femmes de son père, ne sont-ce pas là des horreurs ?

MARTHE

Oui, selon les préceptes de nos docteurs ; mais vous voyez bien que les autres peuples, guidés par les lois simples de la nature, n’en pensent pas de même ; vous voyez qu’ils ne regardent pas avec horreur, comme nous, l’adultère, l’inceste et la polygamie.

Pour ce qui regarde la polygamie, sans parler de nouveau de David et de Salomon, l’exemple du monarque d’Yémen, dans l’Arabie heureuse, est d’un grand poids : car il est en même temps roi et pontife ; cependant il entretient un sérail, où il a au moins six à sept cents femmes.

Dans le royaume de Congo les hommes prennent plusieurs femmes, mais à l’essai ; les femmes aussi prennent des maris à l’épreuve ; et cela arrive, parce que les pères se font un scrupule religieux de contraindre les goûts de leurs enfants. Ce qu’il y a de plus plaisant dans ce pays-là, c’est que les femmes y fument, et si une femme laisse prendre sa pipe à un homme, elle