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Page:La Rhétorique des putains, 1880.djvu/75

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faire de grimaces, entendre parler de Cons, de Vits, et de F…[1]

Il est aussi permis à qui que ce soit, pourvu qu’on ait des yeux, de lire tous les livres qui, de la manière la plus sensible, traitent du livre qui n’a que deux feuilles[2].

Vous pouvez, en toute liberté, promener et arrêter vos regards sur les différents membres de votre corps, et les examiner avec complaisance. Lorsque la saison est favorable, vous pouvez vous mettre toute nue devant un miroir, attirer votre âme toute dans vos yeux pour contempler vos charmes, quoique vous prévoyiez que tout cela puisse vous donner de fortes démangeaisons au bas ventre qui vous excitent à vous gratter[3]… Ah ! ah ! laissez-moi rire un instant.

ANGÉLIQUE

Il vaut mieux rire que pleurer, ma bonne ; je serai bien aise de rire, moi aussi, avec vous.

MARTHE

C’est qu’il se retrace, en ce moment, à mon souvenir, une très jolie histoire dont j’aimerais bien à vous faire part, si cela ne m’écartait pas de mon sujet.

  1. Quæres de auditione rerum turpium ? Respondeo : Ex se esse rem indifferentem. P. Filliutius. tom. 2. c. 10. n. 212.
  2. Idem dicendum est de legentibus libros turpes et tractantes ex professo de obscænis amoribus. Idem. ibid. n. 213.
  3. Partes quæcumque corporis propriæ vel alienæ… ut brachia, pectus, crura, absque peccato ullo, aspici possunt. Id. tom. 2. c. 10. n. 7.