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Page:La Rhétorique des putains, 1880.djvu/87

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Et il les pressa tant, qu’ils se retirèrent chez lui ; il leur fit un festin, et ils mangèrent (v. 3.).

ANGÉLIQUE

Mais, est-ce que les anges ont besoin de manger ?

MARTHE

Non pas quand ils ne sont qu’esprit ; mais lorsqu’ils empruntent un corps, qu’ils ont une bouche et un ventre, il faut bien que cela arrive, puisque le texte dit clairement, à n’en pouvoir douter, qu’ils mangèrent.

Mais, avant qu’ils allassent se coucher, les hommes de la ville environnèrent la maison de Loth, et l’appelant, ils lui dirent :

« — Où sont ces hommes qui sont venus cette nuit chez toi ? Fais-les sortir, parce que nous voulons les connaître » (v. 4, 5.).

Loth leur dit :

« — Je vous prie, ne leur faites pas un grand affront. Voici, j’ai deux filles, qui n’ont point encore connu d’homme, je vous les amènerai, et vous les traiterez comme il vous plaira » (v. 7, 8.).

Vous voyez donc, mademoiselle, qu’un père ne se fait pas scrupule d’offrir lui-même ses filles vierges, à ce qu’il dit, et il faut bien le croire puisque le témoignage d’un père ne doit pas être suspect ; les offre, dis-je, à des hommes libertins, pour les dépuceler et les foutre à leur gré.