Aller au contenu

Page:La Rhétorique des putains, 1880.djvu/88

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 64 —

ANGÉLIQUE

Et cela arriva-t-il ?

MARTHE

Non, mademoiselle, parce que ces gens-là ne se souciaient point d’entrer par la porte du devant.

ANGÉLIQUE

Est-ce là toute l’histoire ?

MARTHE

Ah ! ah ! je vais vous rapporter ce qu’il y a de plus beau et de plus exemplaire. Le lendemain, de bonne heure, Loth, sa femme et ses deux filles, pressés par les deux anges, sortirent de la ville et se sauvèrent à la montagne, avec ordre exprès de ne jamais regarder derrière eux.

Alors l’Éternel fit pleuvoir, des cieux sur Sodome, du soufre et du feu, et il détruisit toute la ville, toute la plaine, tous les habitants et le germe de la terre (v. 24, 25.).

La femme de Loth, par une curiosité mal placée, voulut regarder derrière elle, et elle devint une statue de sel, cela aussi est très facile à comprendre (v. 26.).

ANGÉLIQUE

Voilà donc le pauvre Loth devenu veuf.

MARTHE

Il ne le fut pas longtemps, car il trouva bientôt deux femmes, à la place d’une. Le soir venu, l’aînée de ses deux filles dit à la plus jeune :