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Page:La Rhétorique des putains, 1880.djvu/93

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« qu’elle me fasse manger, en apprêtant devant moi quelque viande, et que voyant ce qu’elle aura apprêté, je le mange de sa main… » (v. 5.)

Le bon oncle !

Amnon se coucha donc, fit le malade, et lorsque le roi vint le voir, il lui dit :

« — Je te prie que ma sœur Tamar vienne et fasse deux beignets devant moi, que je les mange de sa main. » (v. 6.)

David qui avait un bon cœur, un cœur de père, un cœur fait selon celui de son Dieu ; David qui se connaissait si bien en amour, qui pouvait, qui devait même craindre et prévoir les suites naturelles d’une demande si extraordinaire, David ne fit point de difficulté de mander la belle Tamar, lui ordonnant de se rendre chez son frère Amnon, et de lui apprêter quelque chose à manger, (v. 7.)

Tamar obéit donc ; elle trouva son frère qui était couché et dans une posture qui marquait bien l’appétit violent qu’il cherchait à satisfaire ; mais elle n’y fit pas d’abord attention : elle prit de la pâte, la pétrit, en fit des beignets, et les cuisit devant lui. (v. 8.)

Le feu était certainement bien allumé, et lorsque les beignets furent cuits, Amnon refusa d’en manger. Il voulait lui-même pétrir une autre pâte, et de la bonne manière. Il fit retirer tous ceux qui étaient auprès de lui, et chacun se retira, (v. 9.)