grand veneur (juillet 1679)[1]. Mme de Sévigné nous dit elle-même que la Rochefoucauld n’avait point d’autre faveur que celle dont jouissait son fils le prince de Marcillac[2]. À Versailles, il est vrai, quand le duc y allait, le Roi l’accueillait avec toutes sortes d’égards[3] ; mais, si bonne contenance que fît l’ancien Frondeur, au fond il souffrait sans aucun doute de son effacement forcé[4]. Parfois, quand sa santé le lui per-
- ↑ Voyez, ci-après, l’appendice ix, p. cxvi.
- ↑ Lettre du 15 décembre 1673, tome III, p, 316.
- ↑ « M. de la Rochefoucauld ne bouge plus de Versailles, dit en plaisantant Mme de Sévigné (20 novembre 1673, tome III, p. 283) ; le Roi le fait entrer et asseoir chez Mme de Montespan, pour entendre les répétitions d’un opéra (l’Alceste, de Quinault et Lulli) qui passera tous les autres. » — La marquise dit cependant, peu de temps après, dans la lettre du 15 décembre citée tout à l’heure, qu’il « n’a point d’autre faveur que celle de son fils, qui est très-bien placé. Il entra, l’autre jour, comme je vous l’ai déjà mandé, à une musique chez Mme de Montespan : on le fit asseoir ; le moyen de ne le pas faire ? cela n’est rien du tout. »
- ↑ C’était au moins l’avis de plus d’un de ses contemporains ; il est exprimé dans cette note du Chansonnier (Bibliothèque nationale, Ms. Fr. 12 619, p. 557 et 558) : « Le duc de la Rochefoucauld voyant le prince de Marcillac, son fils, dans une espèce de faveur auprès du roi Louis XIV, tant à cause des charges de grand maître de la garde-robe de Sa Majesté qu’il avoit, et de grand veneur dont il venoit d’être pourvu, qu’à cause de la confidence du Roi qu’il avoit alors, personne n’étant mieux que lui auprès de son maître ; le duc de la Rochefoucauld, dis-je, qui se sentoit un esprit supérieur, du savoir, de la capacité, beaucoup de talents, une grande naissance jointe à la dignité de duc et pair, et avec cela beaucoup d’ambition, eût peut-être été aise de profiter de la faveur de son fils pour se faire goûter au Roi, et entrer par là dans le ministère. Mais comme Michel le Tellier, chancelier de France, et François-Michel le Tellier, marquis de Louvois, son fils, secrétaire d’État au département de la guerre, étoient tous deux
si grande marque de faveur ; nous l’avons retrouvé dans les Portefeuilles de Vallant (tome VII. fol. 183), avec cette suscription : « À M. de Marcillac en lui donnant la charge de grand maître de la garde-robe » : « Je vous envoie Lagybertie vous porter une nouvelle qui ne vous sera pas désagréable. Je m’en réjouis comme votre ami, et vous le donne comme votre maître. — Louis. »