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SUR LA ROCHEFOUCAULD

mettait, il se rendait soit à Chantilly, soit, non loin de là, à Liancourt. En septembre 1676, il fait même, en compagnie de Gourville, un voyage dans le Poitou, et il y mène, par exception, joyeux train, allant « comme un enfant, » dit Mme de Sévigné[1], voir Verteuil rebâti et les lieux où il avait chassé avec tant de plaisir. Pendant ce temps, Mme de la Fayette était à Saint-Maur, avec « son mal de côté. »


    ministres d’État, aussi bien que J.-B. Colbert, aussi secrétaire d’État et contrôleur général des finances, il falloit débusquer l’une de ces deux familles pour pouvoir entrer dans le Conseil étroit du Roi. Le duc de la Rochefoucauld avoit attaqué la première et lui rendoit tous les mauvais offices qu’il pouvoit en secret,… tant par le moyen du prince de Marcillac, qui parloit confidemment au Roi, que par toutes les autres voies qu’il pouvoit imaginer. » Voici du reste le couplet auquel est jointe cette note :

    La Rochefoucauld, ce guerrier
    Dans la Fronde si redoutable.
    Contre la race du Tellier
    En catimini fait le diable,
    Et si ce matois de ligueur
    Ne leur fait mal, il leur fait peur.

    L’alliance dont nous parlons au paragraphe suivant rend plus qu’improbable cette sourde guerre, au moins au temps où la place l’annotateur, d’après qui elle serait postérieure à la nomination de Marcillac à la charge de grand veneur, c’est-à-dire au mois de juillet 1679, qui est l’année même où le petit-fils de notre duc épousa, en novembre, la fille de Louvois.

    Un second couplet, très-méchant pour le prince de Marcillac :

    À la cour il est soutenu
    De la ganache formidable
    Du gros Marcillac, devenu
    Homme important et fort capable,

    est commenté d’une façon grossièrement désobligeante.

  1. Lettre du 7 octobre 1676, tome V, p. 90. Voici ce que Gourville (Mémoires, p. 469 et 470) raconte de ce voyage : « Au commencement de septembre 1676, je fis un voyage en Angoumois avec M. de la Rochefoucauld, M. le marquis de Sillery et M. l’abbé de Quincé. Comme il y avoit longtemps que M. de la Rochefoucauld n’avoit été dans ce pays-là, il fut visité d’un grand nombre de noblesse des provinces voisines ; et, après avoir resté quelques jours à Verteuil, il alla faire une pêche dans la Charente de Mon-