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DE LA NOTICE BIOGRAPHIQUE
sur le titre de cousin et la tabouret.
(Extrait d’un mémoire de d’Hozler.)

« Les ducs de la Rochefoucauld sont traités de cousins par rapport à leur dignité[1], depuis 1622 que le comté de la Rochefoucauld fut érigé en duché ; mais je ne crois pas que les princes de Marcillac, fils aînés des ducs de la Rochefoucauld, aient aucun titre, ni même d’anciens exemples d’avoir été traités de cousins.

« La terre de Marcillac érigée en principauté ne donne aucune prérogative à son possesseur, et il y a plus d’apparence qu’en dressant quelque expédition pour les princes de Marcillac, on se sera servi pour modèle de celles faites pour les ducs leurs pères, et que la qualité de cousin s’y sera glissée. Le père de M. le duc de la Rochefoucauld d’aujourd’hui[2], n’étant que prince de Marcillac, fut fait gouverneur de Poitou en 1646, dans les provisions il est traité de cousin. Son père avoit eu le même gouvernement.

« Le même prince de Marcillac se trouva engagé dans la rébellion des Parisiens, l’an 1649 ; et le prince de Conty, qui étoit à la tête de ce parti, demanda, dans ses propositions de paix, de procurer les honneurs du Louvre au prince de Marcillac, et le tabouret à sa femme. Après que le Roi eut accordé à la noblesse la révocation des rang et prérogatives extraordinaires, et avant que les nouveaux brevets donnés aux maisons de Rohan et de Bouillon eussent éclaté, Sa Majesté accorda, le 10 novembre 1649, un brevet au prince de Marcillac pour l’assurer qu’aucune personne de sa naissance, rang et condition, ne seroit honorée du tabouret, que la même grâce ne lui fût accordée, comme au fils aîné de la maison de la Rochefoucauld, pour la princesse de Marcillac, sa femme. Il se trouva depuis fortement engagé dans le parti de M. le prince de Condé, à la seconde guerre de Paris, sous le nom de duc de la Rochefoucauld, son père étant mort au mois de février 1651 (lisez 1650). Monsieur le Prince demanda pour lui, dans les propositions de paix qu’il donna à la cour l’an 1651, qu’on lui accordât un pareil brevet à celui de MM. de Bouillon et de Guémené, avec le gouvernement d’Angoumois et de Xaintonge, cent vingt mille livres d’argent, et permission de vendre ce gouvernement ; mais ces propositions ne furent pas acceptées.

  1. Nous avons vu plus haut (p. iii et note i) les aînés de la famille traités de cousins par les rois, lorsqu’ils n’étaient encore que comtes, donc sans rapport à leur « dignité, » par laquelle d’Hozier, on le voit, entend ici le titre de duc.
  2. Le Mémoire est daté de 1696. « Le duc d’aujourd’hui » est donc François VII, mort en 1714 ; fils de notre auteur.