extrait, impliquent vive estime et soient d’une tendre et familière amie ? Puis la communication par un tiers ne suffit-elle pas à montrer que l’époque d’entière confiance où l’on ne se cachait rien et où l’on se voyait si souvent, n’avait pas encore commencé ?
VIII
de la rochefoucauld.
Un recueil fort rare, publié, dans l’année même, par Nicolas de Blegny, sous ce titre : Le Temple d’Esculape ou le Dépositaire des Nouvelles découvertes qui se font journellement dans toutes les parties de la médecine[1], contient (tome II, in-12, 1680, p. 277-291, et p. 300-309) « sur la mort et sur l’ouverture de Mgr le duc de la Rochefoucauld » une correspondance qui aurait pu fournir à Molière, s’il n’eût précédé le moraliste de sept ans dans la tombe, quelques épigrammes nouvelles. C’est une lettre adressée par l’abbé Bourdelot, premier médecin de la reine de Suède (Christine) et de S. A. S. Monseigneur le Prince, au célèbre Fagon, alors premier médecin de la Reine (de France), puis la réponse de Fagon et une réplique de Bourdelot. Celui-ci, rendant compte de l’ « ouverture » du corps faite par le docteur Morel, affirme que « la cause de la mort a été la grande abondance du sang qui a gorgé et inondé le poumon, » et amené « la suffocation de cette partie. » Trois ans auparavant, Bourdelot avait traité le duc d’ « une péripneumonie… avec crachement de sang, » et l’avait sauvé, dit-il, en le faisant « saigner vigoureusement. » Lors de la rechute, les médecins (« MM. Lisot, Duchesne et moi ») conseillèrent aussi « de grandes saignées des pieds et des bras ; » mais « les parents et assistants, par tendresse ou mal persuadés sur les remèdes, n’y ont point voulu consentir…
- ↑ Nous devons la connaissance de ce livre, que nous avons trouvé à la Bibliothèque nationale, à M. Ch. Livet, qui possède et a bien voulu nous communiquer un exemplaire de la traduction latine qui en a été publiée à Genève en 1682, sous ce titre singulier : Zodiacus medico-gallicus. — On peut voir, au sujet de ce curieux répertoire médical, une note d’Édouard Fournier au tome II (p. 177) de l’édition elzévirienne du Livre commode, de 1692, publié, sous le nom de du Pradel, par le même Blegny ou de Blegny, et, sur l’auteur, les pages xliii et suivantes de l’Introduction placée par Fournier en tête du tome I dudit Livre commode.