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Page:La Rochefoucauld - Œuvres, Hachette, t1, 1868.djvu/188

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RÉFLEXIONS OU SENTENCES

vons dans un temps ce que nous approuvions dans un autre[1]. (éd. 1*.)

LII

Quelque différence qui paroisse[2] entre les fortunes, il y a néanmoins[3] une certaine compensation[4] de biens et de maux qui les rend égales[5]. (éd. 1*.)

LIII

Quelques grands avantages que la nature donne, ce n’est pas elle seule, mais la fortune avec elle qui fait les héros[6]. (éd. 1*.)

  1. Var. : que de voir que nous avons été contents dans l’état et dans les sentiments que nous désapprouvons à cette heure. (1665.) — Voyez les maximes 135 et 478. — Pascal (de l’Esprit géométrique, 2e fragment, tome II, p. 300) : « Il n’y a presque point de vérités dont nous demeurions toujours d’accord. » — La Bruyère (de l’Homme, no 147) : « Les hommes n’ont point de caractères, ou s’ils en ont, c’est celui de n’en avoir aucun qui soit suivi, qui ne se démente point, et où ils soient reconnoissables ; » et ailleurs (de l’Homme, no 133) : « Rien n’est plus inégal et moins suivi que ce qui se passe… dans leur cœur et dans leur esprit. »
  2. Dans les quatre premières éditions : « Quelque différence qu’il y ait… »
  3. Var. : il y a pourtant. (1665.)
  4. Var. : proportion. (1665.)
  5. Var. : Quelque disproportion qu’il y ait entre les fortunes, il y a pourtant toujours une certaine proportion de biens et de maux qui les rend égales. (Manuscrit.) — C’est la conclusion de Vauvenargues, dans son Discours sur l’inégalité des richesses (Œuvres, p. 182 et 183). — La Bruyère (des Grands, no 5, tome I, p. 339) : « Ou demande si, en comparant ensemble les différentes conditions des hommes, leurs peines, leurs avantages. on n’y remarqueroit pas un mélange ou une espèce de compensation de bien et de mal, qui établiroit entre elles l’égalité, ou qui feroit du moins que l’un ne seroit guère plus désirable que l’autre… »
  6. La version de 1665 était plus absolue : « … que la nature