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Page:La Rochefoucauld - Œuvres, Hachette, t1, 1868.djvu/229

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ET MAXIMES MORALES

CLII

Si nous ne nous flattions point nous-mêmes, la flatterie des autres ne nous pourroit nuire[1]. (éd. 1*.)

CLIII

La nature fait le mérite, et la fortune le met en œuvre[2]. (éd. 1.)

CLIV

La fortune nous corrige de plusieurs défauts que la raison ne sauroit corriger[3] (éd. 3*.)

CLV

Il y a des gens dégoûtants avec du mérite, et d’autres qui plaisent avec des défauts[4]. (éd. 1*.)

  1. Var. : … ne nous feroit jamais de mal. (1665.) — Voyez les maximes 2, l58 et 600.
  2. « Mais souvent, dit l’annotateur contemporain, l’ouvrage l’emporte : materiam superabat opus. » (Ovide, Métamorphoses, livre II, vers 5.) — La Bruyère (du Mérite personnel, n° 6, tome I, p. 162) : « Le génie et les grands talents manquent souvent, quelquefois aussi les seules occasions. » — On peut rattacher à la pensée de la Rochefoucauld la maxime 67 de Mme de Sablé : « C’est un défaut bien commun de n’être jamais content de sa fortune, ni mécontent de son esprit. » — Voyez les maximes 53, 67, 58, 60, 165, 380, 470, 631, et la 14e Réflexions diverses. — Vauvenargues (maxime 579, Œuvres, p. 455) : « … La fortune, qu’on croit si souveraine, ne peut presque rien sans la nature. »
  3. Var. : La fortune nous corrige plus souvent que la raison. (Manuscrit.)
  4. Var. : Comme il y a de bonnes viandes qui affadissent le cœur, il y a un mérite fade, et des personnes qui dégoûtent avec des qualités bonnes et estimables (1665 D : et inestimables). (1665.) — Voyez les maximes 90, 261, 273, 354, et la 3e des Réflexions diverses.