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Page:La Rochefoucauld - Œuvres, Hachette, t1, 1868.djvu/238

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RÉFLEXIONS OU SENTENCES

CLXXVI

Il y a deux sortes de constance en amour : l’une vient[1] de ce que l’on trouve sans cesse dans la personne que l’on aime[2] de nouveaux sujets d’aimer[3], et l’autre vient de ce que l’on se fait[4] un honneur d’être constante[5]. (éd. 1*.)

CLXXVII

La persévérance n’est digne ni de blâme, ni de louange, parce qu’elle n’est que la durée des goûts et des sentiments, qu’on ne s’ôte et qu’on ne se donne point[6]. (éd. 1.)

CLXXVIII

Ce qui nous fait aimer les nouvelles connoissances[7] n’est pas tant la lassitude que nous avons des vieilles, ou le plaisir de changer, que le dégoût de n’être pas[8] assez admirés de ceux qui nous connoissent trop, et l’espérance de l’être davantage de ceux qui ne nous connoissent pas tant[9]. (éd. 1*.)

  1. Var. : La durée de l’amour, et ce qu’on appelle ordinairement la constance, sont deux sortes de choses bien différentes : la première vient… (Manuscrit.)
  2. Le manuscrit et l’édition de 1665 ajoutent ici : « comme dans une source inépuisable. »
  3. Le commencement de cette réflexion n’est que la répétition de la précédente.
  4. Var. : de ce qu’on se fait. (1666, 1671 et 1675.)
  5. Var. : … de ce qu’on se fait un honneur de tenir sa parole. (Manuscrit et 1665.)
  6. Voyez la maxime 577, et la note.
  7. Var. : les connoissances nouvelles. (1665.)
  8. Var. : que le dégoût que nous avons de n’être pas. (1665.)
  9. Var. : et l’espérance que nous avons de l’être davantage de ceux qui ne nous connoissent guère. (1665.)