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ET MAXIMES MORALES

CCXL

On peut dire de l’agrément, séparé de la beauté, que c’est une symétrie[1] dont on ne sait point les règles, et un rapport secret des traits ensemble, et des traits avec les couleurs, et avec l’air de la personne[2]. (éd. 1*.)

CCXLI

La coquetterie est le fond de l’humeur des femmes[3] ; mais toutes ne la mettent pas en pratique, parce que la coquetterie de quelques-unes est retenue par la crainte ou par la raison[4]. (éd. 1*.)

  1. Var. : Je ne sais si on peut dire de l’agrément, sans la beauté, que c’est une symétrie… (Manuscrit.)
  2. Voyez la maxime 255 et la 3e des Réflexions diverses. — « Bonne définition, qui revient au je ne sais quoi, » selon l’annotateur contemporain. — Cette expression : « je ne sais quoi, » est demeurée fort longtemps à la mode (voyez le P. Bouhours dans le ve des Entretiens d’Ariste et d’Eugène, p. 822 et suivantes, 3e édition, Paris, 1671 ; et Montesquieu, dans le fragment intitulé : Essai sur le gout, tome VII, p. 98, Londres, 1769) ; de nos jours, elle n’a pas cessé d’être en usage, quoi qu’en dise Duplessis (p. 162) : c’est donc sans sujet qu’il se surprend à la regretter quelquefois.
  3. Var. : La coquetterie est le fond (1665 : fonds) et l’humeur de toutes les femmes. (Manuscrit et 1665.) — … le fond et l’humeur de la plupart des femmes. (1666.) — … le fond et l’humeur des femmes. (1671 et 1675.)
  4. Var. : est retenue par leur tempérament et par leur raison. (1665 et 1666.) — Voyez les maximes 169, 205, 220, 277, 332, 334 et 349.