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Page:La Rochefoucauld - Œuvres, Hachette, t1, 1868.djvu/268

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RÉFLEXIONS OU SENTENCES

CCXLVIII

La magnanimité méprise tout, pour avoir tout[1]. (éd. 1*.)

CCXLIX

Il n’y a pas moins d’éloquence dans le ton de la voix, dans les yeux, et dans l’air de la personne, que dans le choix des paroles[2]. (éd. 1*.)

CCL

La véritable éloquence consiste à dire tout ce qu’il faut, et à ne dire que ce qu’il faut[3]. (éd. 1*.)


    celui ou il fait le moins d’avances et de plus grands profils ; c’est un raffinement de sa politique, avec lequel il engage les hommes par leurs biens, par leur honneur, par leur liberté, et par leur vie, qu’ils sont forcés de confier, en quelques occasions, à élever l’homme fidèle au-dessus de tout le monde. (1665.) — « Avec une semblable idée de la fidélité, dit Aimé-Martin (p. 78), comment la Rochefoucauld a-t-il pu se plaindre de l’ingratitude d’Anne d’Autriche ? » — Voyez les maximes 85, 228 et 298.

  1. Var. : méprise tout, pour qu’on lui donne tout. (Manuscrit.) — Même idée que dans les maximes 246, 280 et 628.
  2. Cette réflexion est la réunion de deux maximes qui faisaient double emploi dans l’édition de 1665, sous les nos 272 et 274, et dans celles de 1666, 1671 et 1675, sous les nos 249 et 268 : « Il n’y a pas (1665 A et D : Il y a pas) moins d’éloquence dans le ton de la voix, que dans le choix des paroles. » — « Il y a une éloquence dans les yeux et dans l’air de la personne, qui ne persuade pas moins que celle de la parole. »
  3. Var. : L’éloquence est de ne dire que ce qu’il faut. (Manuscrit.) — Amelot de la Houssaye rappelle que le cardinal Mazarin se moquait de l’éloquence un peu trop castillane de don Luis de Haro, qui traita pour l’Espagne de la paix des Pyrénées : « Je lui repartis, dit le Cardinal dans une lettre à le Tellier, du 10 septembre 1659, qu’il me sembloit qu’il n’y avoit point de gens au