CCCII
Ce n’est d’ordinaire que dans de petits intérêts où nous prenons le hasard de ne pas croire aux apparences[1]. (éd. 3*.)
CCCIII
Quelque bien qu’on nous dise de nous, on ne nous apprend rien de nouveau[2]. (éd. 3.)
CCCIV
Nous pardonnons souvent à ceux qui nous ennuient, mais nous ne pouvons pardonner à ceux que nous ennuyons[3]. (éd. 3.)
CCCV
L’intérêt, que l’on accuse de tous nos crimes, mérite souvent d’être loué de nos bonnes actions[4]. (éd. 3.)
- ↑ Var. : Ce n’est que dans les petits intérêts où nous consentons de ne pas croire aux apparences. (Manuscrit.) — Cette maxime et les suivantes, jusqu’à la 340e inclusivement, datent de la 3e édition (1671).
- ↑ « On nous apprend quelquefois, dit l’annotateur contemporain, quelque chose de nouveau, mais nous croyons toujours le savoir. » — Voyez les maximes 2 et 600.
- ↑ Voyez les maximes 352 et 555.
- ↑ Voyez les maximes 187 et 253.
le bien donner. (Manuscrit.) — Tacite (Histoires, livre I, chapitre xxx) : Perdere iste (Otho) sciet, donare nesciet. « Il saura gaspiller, il ne saura pas donner » — La Bruyère (du Cœur, no 46, tome I, p. 207) : « La libéralité consiste moins à donner beaucoup qu’à donner à propos. » — Le même (de la Cour, no 45, tome I, p. 315) : « C’est rusticité que de donner de mauvaise grâce : le plus fort et le plus pénible est de donner ; que coûte-t-il d’y ajouter un sourire ? » — Corneille avait déjà dit dans le Menteur (acte I, scène i, vers 89 et 90) :
Tel donne à pleines mains qui n’oblige personne :
La façon de donner vaut mieux que ce qu’on donne.