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Page:La Rochefoucauld - Œuvres, Hachette, t1, 1868.djvu/307

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ET MAXIMES MORALES

CCCLXI

La jalousie naît toujours avec rameur, mais elle ne meurt pas toujours avec lui[1]. (éd. 4.)

CCCLXII

La plupart des femmes ne pleurent pas tant la mort de leurs amants pour les avoir aimés, que pour paroître plus dignes d’être aimées[2]. (éd. 4*.)

CCCLXIII

Les violences qu’on nous fait nous font souvent moins de peine[3] que celles que nous nous faisons à nous-mêmes. (éd. 4*.)

CCCLXIV

On sait assez qu’il ne faut guère parler de sa femme, mais on ne sait pas assez qu’on devroit encore moins parler de soi[4]. (éd. 4*.)

  1. La Bruyère (des Femmes, n° 25, tome I, p. 177) pense le contraire : « On tire ce bien de la perfidie des femmes, qu’elle guérit de la jalousie, »
  2. Var. : La plupart des femmes ne pleurent pas tant la perte d’un amant pour montrer qu’elles ont aimé, que pour paroître dignes d’être aimées. (Supplément de 1693, n° 22.) — La maxime 153 de Meré ressemble beaucoup à celle de la Rochefoucauld : « Les femmes pleurent la mort de leurs amants, moins par le regret de leur perte, que pour faire croire que leur fidélité mérite de nouveaux amants. » — Voyez la maxime 232.
  3. Var. : nous sont quelquefois moins pénibles. (Manuscrit.) — nous font quelquefois moins de peine. (Supplément de 1693, n° 38.) — Voyez la maxime 369.
  4. Var. : On sait assez qu’on ne doit guère parler de sa femme, mais on ne sait pas assez qu’on ne doit guère parler de soi. (Supplé-