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ET MAXIMES MORALES
CCCLXXIV
Si on croit aimer sa maîtresse pour l’amour d’elle, on est bien trompé[1]. (éd. 4*.)
CCCLXXV
Les esprits médiocres condamnent d’ordinaire tout ce qui passe leur portée[2]. (éd. 5.)
CCCLXXVI
L’envie est détruite par la véritable amitié, et la coquetterie par le véritable amour[3]. (éd. 4.)
CCCLXXVII
Le plus grand défaut de la pénétration n’est pas de n’aller point jusqu’au but, c’est de le passer[4]. (éd. 4*.)
- ↑ Var. : Si l’on croit aimer sa maîtresse pour l’amour d’elle, on est souvent trompé. (Supplément de 1693, no 24.) — Si l’on croit aimer sa maîtresse pour l’amour d’elle, l’on est bien souvent trompé. (Manuscrit.) — Voyez les maximes 48, 259, 262, 324, 500, 501 et 563.
- ↑ Pascal (de l’Esprit géométrique, fragment i, tome II, p. 290) : « Il (l’homme) est toujours disposée nier tout ce qui lui est incompréhensible. » — Voyez les maximes 265, 337, 357 et 623.
- ↑ Cette pensée est doublement contradictoire : à la maxime 328, en ce qui concerne l’envie ; à la 334e, en ce qui concerne la coquetterie. Elle se concilie mieux avec la 349e.
- ↑ Var. : Le plus grand défaut de la pénétration n’est pas de ne pas aller au but, c’est de le passer. (Supplément de 1693, no 41.) — Au fond, il y a quelque analogie entre cette réflexion et les maximes 161 et 244. — Duclos (tome I, p. 235 et 236, Considérations sur les mœurs de ce siècle, chapitre xiii) : « Il faut plus de force pour s’arrêter au terme, que pour le passer par la violence de l’impulsion. Voir le but où l’on tend, c’est jugement ; y atteindre, c’est justesse ; s’y arrêter, c’est force ; le passer, ce peut être foiblesse. »