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RÉFLEXIONS OU SENTENCES
CDVII
Il s’en faut bien que ceux qui s’attrapent à nos finesses ne nous paroissent aussi ridicules que nous nous le paroissons à nous-mêmes, quand les finesses des autres nous ont attrapés[1]. (éd. 4.)
CDVIII
Le plus dangereux ridicule des vieilles personnes qui ont été aimables, c’est d’oublier qu’elles ne le sont plus[2]. (éd. 4.)
CDIX
Nous aurions souvent honte de nos plus belles actions, si le monde voyoit tous les motifs qui les produisent[3]. (éd. 4.)
- ↑ C’est sans doute parce que chacun de nous pense toujours être plus fin que tous les autres, ce qui est impossible, selon la maxime 394, et le vrai moyen d’être trompé, selon la 127e. — Voyez aussi la 350e, — Duplessis a omis un des deux nous, devant le paraissons.
- ↑ On trouve la même réflexion dans la Bruyère (des Femmes, no 7, tome I, p. 173), mais, selon son habitude, il en fait un tableau : « Une femme coquette ne se rend point sur la passion de plaire, et sur l’opinion qu’elle a de sa beauté : elle regarde le temps et les années comme quelque chose seulement qui ride et qui enlaidit les autres femmes ; elle oublie du moins que l’âge est écrit sur le visage. La même parure qui a autrefois embelli sa jeunesse défigure enfin sa personne, éclaire les défauts de sa vieillesse. La mignardise et l’affectation l’accompagnent dans la douleur et dans la fièvre : elle meurt parée et en rubans de couleur. » — Saint-Évremond avait déjà dit (Maxime, qu’on ne doit jamais manquer à ses amis, Œuvres mêlées, Barbin, 1689, p. 291) : « Les plus belles passions se rendent ridicules en vieillissant ; » puis (ibidem, p. 298) : « Dieu n’a pas voulu que nous fussions assez parfaits pour être toujours aimables : pourquoi voulons-nous être toujours aimés ? » — Voyez les maximes 418, 423, 444 » et la 15e des Réflexions diverses.
- ↑ Swift dit de même : « Les motifs des meilleures actions ne