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Page:La Rochefoucauld - Œuvres, Hachette, t1, 1868.djvu/329

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ET MAXIMES MORALES


CDXXXV

La fortune et l’humeur gouvernent le mondée[1]. (éd. 5.)

CDXXXVI

Il est plus aisé de connoître l’homme en général[2], que de connoître un homme en particulier. (éd. 5*.)

CDXXXVII

On ne doit pas juger du mérite d’un homme par ses grandes qualités, mais par l’usage qu’il en sait faire[3]. (éd. 5.)

CDXXXVIII

Il y a une certaine reconnoissance vive, qui ne nous

  1. Voyez la note de la maxime 323. — Plutarque répondait par avance à la Rochefoucauld : « Comment ? n’y a il donc point de iustice non plus es afaires des liommes, ny d’équité, ny de tempérance, ny de modestie ? et a-ce esté de fortune et par fortune qu’Aristides a mieux aimé demourer en sa pauureté, combien qu’il fust en sa puissance se faire seigneur de beaucoup de biens, et que Scipion, ayant pris de force Carthage, ne toucha ny ne vid onques rien de tout le pillage ? » (Traité de la Fortune, chapitre i, traduction d’Amyot.)
  2. Var. : tous les hommes. (Manuscrit.) — Il est plus facile encore de connaître des hommes que l’homme, et selon Aimé-Martin (p. 118) ce serait le cas de la Rochefoucauld, qui n’est guère sorti des exceptions. — Duclos (tome I, p. 64, Considérations sur les mœurs de ce siècle, introduction) : « Il y a… une grande différence entre la connoissance de l’homme et la connoissance des hommes. Pour connoître l’homme, il suffit de s’étudier soi-même ; pour connoître les hommes, il faut les pratiquer. »
  3. Mme de Sablé (même lettre) ajoute à cette pensée : « Il n’y a point de vraies grandes qualités, si on ne les met en usage. » — Voyez les maximes 159 et 343.