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MAXIMES SUPPRIMÉES

la fierté est l’éclat et la déclaration de l’orgueil[1]. (1665*, n° xxxvii.)

DLXIX

La complexion qui fait le talent pour les petites choses est contraire à celle qu’il faut pour le talent des grandes[2]. (1665*, n° li.)

DLXX

C’est une espèce de bonheur de connoître[3] jusques à quel point[4] on doit être malheureux. (1665*, n° liii.)

DLXXI

Quand on ne trouve pas son repos en soi-même, il est inutile de le chercher ailleurs. (1665, n° lv, et 1666, n° xlix.)

DLXXII

On n’est jamais si malheureux qu’on croit, ni si heureux qu’on avoit espérée[5]. (1665, n° lix.)

  1. On ne comprend pas pourquoi l’auteur a mis au rebut une pensée d’un sens si juste et d’une si belle expression.
  2. Double emploi avec la maxime 41, à laquelle nous aurions même pu la joindre comme variante. — Var. : Le manuscrit donne la même pensée sous cette forme : « Ceux qui s’appliquent trop aux petites choses peuvent difficilement s’appliquer aux grandes, parce qu’ils consomment toute leur application pour les petites ; et même, en la plupart des hommes, c’est une marque qu’ils n’ont aucun talent pour les grandes. » — Meré (maxime 354) : « L’on juge mal de l’esprit d’un homme qui ne s’occupe qu’à des bagatelles. » — Voyez la 16e des Réflexions diverses, où l’auteur revient au sens contraire.
  3. Var. : On est heureux de connoître… (Manuscrit.)
  4. Suard modifie ainsi le tour : « C’est une espèce de bonheur que de connoître à quel point… »
  5. Répétition de la maxime 49. — Meré (maxime 362) : « Jamais on n’est plus malheureux qu’alors qu’on le croit être. »