sauroit être belle et parfaite, si elle n’est véritablement tout ce qu’elle doit être, et si elle n’a tout ce qu’elle doit avoir[1]. (1665*, n° cclx.)
DCXXVII
Il y a de belles choses qui ont plus d’éclat quand elles demeurent imparfaites que quand elles sont trop achevées[2]. (1665, n° cclxii.)
DCXXVIII
La magnanimité est un noble effort de l’orgueil, par lequel il rend l’homme maître de lui-même, pour le rendre maître de toutes choses[3]. (&665, n° cclxxi.)
DCXXIX
Le luxe et la trop grande politesse dans les États sont le présage assuré de leur décadence, parce que tous les particuliers s’attachant à leurs intérêts propres, ils se détournent du bien public[4]. (1665*, n° cclxxxii.)
- ↑ Var. : Une chose… est belle et parfaite, si elle est tout ce qu’elle doit être, et si elle a tout ce qu’elle doit avoir. (Manuscrit.) — Les derniers mots : « et si elle n’a, etc., » manquent dans l’édition d’Amelot. — Rapprochez de la 1er des Réflexions diverses, et de la Lettre du chevalier de Meré.
- ↑ Voyez la 16e des Réflexions diverses.
- ↑ C’était une répétition affaiblie de la maxime 248, qui elle-même répète à peu près les maximes 246 et 285. — J. Esprit (tome II, p. 287) : « La magnanimité est, pour le dire ainsi, la fièvre chaude de l’âme. »
- ↑ Var. : La politesse des États est le commencement de la décadence, parce qu’elle applique tous les particuliers à leurs intérêts propres, et les détourne du bien public. (Manuscrit.) — Vauvenargues, dans un Fragment sur le luxe (Œuvres posthumes et Œuvres inédites, p. 68), incline à croire également qu’il « prépare, dans la grandeur même des empires, leur inévitable ruine. » — « On est peut-être surpris, dit l’abbé Brotier (p. 255), que le duc de la Rochcfoucault n’ait pas conservé cette pensée au nombre des Maximes. Je pense qu’il a été retenu par le succès de Colbert. Sous son administration à jamais mémorable, ce grand homme voulut que l’État eut un luxe public et un grand ton de politesse. »
fondement et la justification de la beauté. » Elle appartient à J. Esprit ; la Rochefoucauld, qui ne l’entendait pas clairement (voyez sa lettre du 24 octobre 1660), a voulu l’expliquer par ce qui suit, et en a fait la maxime 260 de sa première édition ; mais il l’a supprimée dès la seconde.