« Voici les morceaux qu’il ne seroit pas à propos qu’on rendît publics, avec les raisons qui m’en font porter ce jugement :
« Du Vrai. — Ce n’est pas qu’il n’y ait dans ce morceau des
choses bien vues et bien pensées, mais en totalité il y a quelque
chose de louche, parce que l’auteur n’a pas vu assez nettement,
ou du moins n’a pas assez développé ce qu’il entend par vrai
et par vérité.
« De l’Amour et de la Mer. — L’auteur lui-même l’a raturé[1].
« Des Exemples. — Morceau peu approfondi et peu réfléchi.
« De l’Incertitude de la jalousie. — Il y a quelque chose de
louche, sur quoi cependant il ne seroit pas difficile de répandre
la clarté nécessaire.
« De l’Amour et de la Vie. — Ce morceau est de petite manière ; les rapports y sont trop recherchés et souvent trop subtils ; la comparaison, trop longtemps soutenue, y devient fade.
L’auteur a fait passer dans les Maximes ce qu’il y a de mieux
pour le fond des idées, entre autres cette pensée : « Dans le
déclin de l’amour, comme dans le déclin de la vie,… on vit
encore pour les maux, on ne vit plus pour les plaisirs[2]. »
« Du Rapport des hommes avec les animaux. — Ce morceau est foible et plat.
- ↑ C’est-à-dire, biffé. Le morceau, en effet, est biffé en croix sur le manuscrit ; mais est-il bien sûr qu’il l’ait été par la Rochefoucauld lui-même ? On en peut au moins douter, car en tête de cette Réflexion (6e, aussi bien que de la 12e), on lit ces deux mots : à retrancher, lesquels ne sont pas de son écriture.
- ↑ En effet, c’est la maxime 430e de la 5e édition, avec quelques légères modifications.
ils parfaitement intelligibles, quoi qu’en dise l’auteur de la note, et nous n’y avons trouvé aucune faute défigurant le sens.