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Page:La Rochefoucauld - Œuvres, Hachette, t1, 1868.djvu/492

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356 APPENDICE. Voilà, de bonne foi, tout ce que je puis vous répondre’ sur la pre- mière chose que vous me demande-/, ; et pour l’autre, si vous n’aviez Lien du pouvoir snr moi, vous n’en auriez guère pins de contente- ment ; car un homme prévenu, au point que je le suis, d’estime pour cet ouvrage, n’a pas toute la liberté qu’il faut pour en bien juger ^. Néan- moins, puisque vous me l’ordonne/,, je vous en dirai mon avis, sans vouloir mériger autrement en faiseur de dissertations, et sansv mêler en aucune façon l’intérêt de celui que l’on croit avoir fait cet écrit*. Il est aisé de voir d’abord qu’il n’étoit pas destiné pour paroître au jour, mais seulement pour la satisfaction d’une personne qui, à mon avis, n’aspire pas à la gloire d’être auteur , et si, par hasard *, c’étoit M. ***, je puis vous dire que sa réputation est établie dans le monde par tant de meilleurs titres, qu’il n’auroit pas moins de chagrin’* de savoir que ces Réflexions sont devenues publiques, qu’il en eut lorsque les Mémoires qu’on lui attribue furent imprimés ®. Mais vous savez, Monsieur, l’empressement qu’il y a dans le siècle pour publier toutes les nouveautés, et s’il y a moyen de l’empêcher’ quand on le voudroit, surtout celles qui courent sous des noms qui les rendent recommandables. Il n’y a rien de plus vrai, Monsieur; les noms font valoir les choses auprès de ceux qui n’en sauroient connoître le véritable prix : celui des Réflexions * est connu de peu de gens, quoique plusieurs se soient mêlés d’en dire leur avis^. Pour moi, p ne me pique pas d’être assez délicat et assez habile pour en . Dans l’édition de 1693 : « .... d’une manière qui senible/o/V approcher de la sienne ; mais il ne faut pas croire légèrement les bruits qui se refon- dent dans le monde ; le temps découvrira la iérite. Ces! tout ce que je puis vous répondre.... » . « si vous n’aviez bien du pouvoir sur moi, je ne vous en écrirais pas si librement mon avis; car il y u des gens prévenus contre cet ouvrage, et je le suis peut-être trop en sa faveur. » (Edition de 1693.) . « Néanmoins, puisque vous me l’ordonnez, je vous dirai ce que j’en pense, sans vouloir m’criger en faiseur de dissertations, et wt-’/He sans y mêler en aucune façon l’intérêt de celui que l’on soupçonne (/’avoir fait cet ouvrage. » (Ibidem.) . « .... paroitre au jour : c’est une personne de qualité qui l’a fait, mais qui Ti’a écrit que pmr soi-même, et qui n’aspire pas à la gloire d’être auteur. Si, par hasard.. . » (Ibidem.) — Voyez plus loin, dans les Jugements des con- temporains sur les Maximes, p. 3g 1-393, V Article du Journal des Savants. . " je puis vous dire que son esprit, son rang et son mérite le mettent fort aii-d-ssus des hommes ordinaires, et que sa réputation est établie dans le monde par tant de meilleurs titres, qu’il n’a pas besoin de comi oser des livres pour se Jiiire connoître; enfin, si c’est lui, je crois qu’il n’aura ])as moins de chagrin.... «> (Edition de 1693.) . Voyez, au tome II, la S’i tice des Mémoires. . <c l’empressement qu’il y a, d.ms le temps oii nous sommes, a ])ublier toutes les nouveautés, et s’il est posiible de l’empêcher. » (Edition de iGgS.) S. L’édition de 1693 ajoute ici : a dont il s’agit. » . Voyez plus loin les Jugements des contem/.orains sur les Maximes.