Page:La Rochefoucauld - Œuvres, Hachette, t1, 1868.djvu/500

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364 APPENDICE. Et dans le pmpre amour cii.nf l’homme est revêtu, Il se rend criminel, même par sa vertu. (Brébeuf, Entretiens solitaires*.) S’il faut néanmoins demeurer d’accord que vos amis ont le don de cette foi vive qui redresse toutes les mauvaises inclinations de l’ainour-propre, si Dieu leur fait des grâces extraordinaires , s’il h s sanctifie dès ce monde, je souscris de bon cœur à leur canonisation’^, et je leur déclare que les fie flexions morales ne les regardent point. Il n’y a pas apparence que^ celui qui les a écrites en veuille* à la vertu des saints; il ne s’adresse, comme je vous ai dit, qu’à l’homme corrompu : il soutient qu’il fait presque toujours du mal quand son amour-propre le flatte qu’il fait le bien^, et qu’il se trompe souvent lorsqu’il veut juger de lui-même^, parce que la nature ne se déclare pas en lui sincèrement des motifs qui le font agir. Dans cet état malheureux’, ou l’orgueil est l’âme de tous ses mouvements, les saints mêmes sont les premiers à lui déclarer la guerre, et le traitent plus mal, sans comparaison, que ne fait l’auteur des Réflexions^. S’il vous prend quelquejoi.renviede voir lespassagesque j’ai trouvés dans leurs écrits sur ce sujet^, vous serez aussi persuadé que je le suis de cette vérité; mais je vous supplie de vous contenter à présent de ces vers, qui vous expliqueront une partie de ce qu’ils en ont pensé : Le désir des honneurs, des Inens et des délices. Produit seul ses vertus, comme il produit ses vices, I. Nous reproduisons l’indication marginale de l’édition de i665, mais nous avons inutilement cherché cis vers, ainsi que ceus qui commencent au bas de cette page, dans les Entretiens solitaires de Brébeuf. Nous ne les avons trouvés- ni dans l’édition originale de 1660, ni dans celles de 1666, de 1669, de 1670. — Voyez plus loin V Ainow-propre, ode de la Motte. . L’édition de 1693 supprime tout ce passage, depuis : « Je pense donc que le meilleur.... » {14’^ ligne de la page précédente), par conséquent la citation de Brébeuf, et donne à la place : Heureux, et trois fois Jieureux les hommes doués de cette foi i’ive et soutenus de cette s:râcc divine qui redressent toutes les mauvaises inclinations de l’amour-propre ! Si Dieu fait à vos amis ces dons extraordinaires, s’il les sanctifie dès ce monde, je souscris de bon cœur à leur sanctification, t . a et je les assure que les Réflexions morales.... En effet, il n’y a pas «^’apparence que » [Édition de 1693.) . Dans le texte de i665 A : en veule. . oc .... comme je vous /’ai dit qu’il fait presque toujours mal.... le flatte qu’il fait bien. » [Edition de 1693.) . « .... de soi-même. » [Ihiilem.) . a .... parce que la nature agit en lui par des ressorts cachés qu^il ne connaît point. En cet état malheureux.... » [Il/idem.) . « .... les saints mêmes sont les premiers à se plaindre de la nature corrom- pue, et en parlent avec plus de mépris que ne fait l’auteur des Réjlexions. » [Ibidem.) . Voyez la noie 4 de la page précédente.