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Page:La Rochefoucauld - Œuvres, Hachette, t1, 1868.djvu/504

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368 APPENDICE. généraux, qu’il est difficile de les restreindre dans les sentences, sans leur ôter tout le sel et toute la force; il me semble, outre cela, que l’usage nous fait voir que, sous des expressions générales, l’esprit ne laisse pas de sous-entcndre de lui-même des restrictions. Par exemple, quand on dit : « Tout Paris fut au-devant du Roi ; toute la cour est dans la joie, » ces façons de parler ne signifient néan- moins’ que la plus grande partie. Si vous croyez que ces raisons ne suffisent pas pour fermer la bouche aux critiques, ajoutons-y que quand on se scandalise si aisément des termes d’une censure géné- rale, c’est à cause qu’elle nous pique trop vivement dans l’endroit le ])lus sensible du cœur*. Néanmoins, il est certain que nous connoissons, vous et moi, bien des gens qui ne se scandalisent pas de celle des Réflexions-^ j’entends de ceux qui ont Ihypocrlsie eu aversion, et qui avouent de bonne foi ce qu’ils sentent en eux-mêmes et ce qu’ils remarquent dans les autres. Mais peu de gens sont capables d’y penser, ou s’en veulent donner la peine, et si, par hasard, ils y pensent, ce n’est jamais sans se flatter. Souvenez-vous, s’il vous plait, de la manière dont notre ami Guarini * traite ces gens-là : Huomo sono, e mi preggio d’esser humano; E teco, che set kunnio, E cV altro esser non puoi. Corne huomo par In di cosa humana, E se di cotai nome J’orse ti sdegni, Giiarda, garzon supcrbo, Che, ncl dishumanarti. Non divenghi una fiera, anzi ch’ un dio^. Voilà, Monsieur, comme il faut parler de l’orgueil de la nature . L’édition de 1693 suppri^ne néanmoins. . <c c’est peut-être a cause qu’elle nous pique trop vivement et qu’elle sadresse trop àrwus. » {Edition de 1693.) — Voyez les maximes Si’ et Sl^. . a .... qui ne se s&indalisent pas des Rejlexions . » {E lition de 1693.) . Edifion de 1703 : « de la manière dont le poète Guarîn. » — On trouve la même variante dans l’éditiim d’Amelot de la Houssaye, mais avec Guarini, au lieu de Guarin. Le texte de 1703 donne ensuite les vers italiens tels qu’ils ont été imprimés en i(i65; celui d’Amelot les a corrigés, comme nous le faisons nous-mème dans la note suivante. . On lit à la marge, dans l’édition de i665, d’abord cette indication : Guarini, Pastor fldo, act. I, scena i (vers 208-214) ; puis: Homo sum,; humani nihil a me alienum puto. (Térence, Heautontimoruinenos, acte T, scène i, vers 77.) Nous avons reproduit la citation de Guarini telle qu’elle se lit dans l’édition