Page:La Rochefoucauld - Œuvres, Hachette, t1, 1868.djvu/517

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JUGEMENTS DES CONTEMPORAINS. 38i ■étoit, ne s’est jamais jeté dans cette extrémité que de confondre toutes les -verius des sages de son temps, ni de les faire passer pour des vices; il a cru qu’il y en avolt de tempérants et de dissolus, de bons et de mauvais, d’humbles et de superbes, et il n’a jamais dit qu’on pût, sous une véritable humilité, cacher une superl)e inso- lente : elles sont trop antipathiques pour pouvoir habiter la même demeure ’. Je lui donnerois néanmoins cette louange que de savoir puissamment invectiver, et d’avoir parfaitement bien rencontré où il s’est agi de mériter le titre de satirique. C’est à contre-cœur que je loue de la sorte son ouvrage tout à fait spirituel, et peut-être pourra- t-on * dire que je tombe dans le même défaut dont je l’accuse ; mais certes, considérant que par ces Maximes il n’y a aucune vertu chré- tienne, si solide qu’elle soit, qui ne puisse être censurée, content du désavantage d’en être dépourvu, j’aime mieux ne passer pas pour complaisant, en approuvant sa doctrine, que d’être dans un perpé- tuel danger de déclamer contre les belles qualités, ni médire des plus vertueux, IX LETTRE ADRESSÉE A MADAME LA DUCHESSE DE SCHOMBERG, SUR LES MAXIMES DE M. DE LA ROCHEFOUCAULD [1664]’. A considérer superficiellement l’écrit que vous m’avez envoyé , il semble tout à fait malin, et il ressemble fort à la production d’un esprit fier, orgueilleux, satirique, dédaigneux, ennemi déclaré du bien, sous quelque visage qu’il paroisse, partisan très-passionné du mal, auquel il attribue tout, qui querelle et qui choque toutes les vertus, et qui doit enfin passer pour le destructeur de la morale, et pour l’empoisonneur de toutes les bonnes actions, qu’il veut absolu- ment qui passent pour autant de vices déguisés^. Mais, quand on le . Dans !a lettre autographe, ce mot est écrit demure. . Dans le manuscrit : pourra-on (voyez la note 5 de la page précédente), . Extrait du tome II des Portefeuilles de Vallant, folio 164. — L’auteur de cette Lettre nous est également inconnu ; mais le fond des idées donnerait lieu de croire que c’était une personne qui partageait les idées de Port-Royal, et un homme, en tout cas, de quelque importance, car outre la pièce originale, Mme de Sahlé voulut avoir une copie, qui se troue dans le même portefeuille de Vallant, — V, Cousin a donné cette pièce [Madame de Sahlé, p, iSo-lSa), en supprimant volontairement un passage, que nous indiquerons, sans parler de plusieurs autres omissions de détail qu’il est inutile de signaler. . <■ Ces petites incorrections, dit V. Cousin, qui de la conversation passent dans le style, trahissent un homme qui n’est pas un auteur, » — Le tour auquel cette observation s’applique [qui après <{ue’) n’était pas encore, en ce