et se disposa à tirer sur Fridthjof ; mais il le fit avec un tel effort que les deux extrémités de l’arc volèrent en morceaux. Aussitôt que Fridthjof s’en aperçut, il s’empara de deux rames sur Ellidi[1] et manœuvra avec tant de vigueur que toutes deux se rompirent, et il dit cette strophe :
28. « J’ai embrassé
la jeune Ingibjörg,
la fille de Beli,
dans le sanctuaire de Baldr.
Eh bien, que les rames
sur Ellidi
se brisent toutes deux,
comme l’arc de Helgi » !
Bientôt un vent venu des terres se mit à souffler sur le fjord. Ils hissèrent les voiles et partirent. Fridthjof dit à ses hommes de prendre leurs dispositions de manière à ne pas séjourner longtemps en ces parages. Ensuite ils voguèrent loin du pays de Sogn, et Fridthjof dit cette strophe :
29. « Nous avons fait voile hors de Sogn.
Ainsi nous partions, il n’y a pas longtemps.
Alors la flamme surgissait
au-dessus de notre propriété.
Aujourd’hui le feu dévore
le domaine de Baldrshag.
- ↑ Conformément à ce qui a été dit plus haut : « Fridthjof maniait deux rames, alors qu’il fallait ordinairement deux hommes pour en manœuvrer une seule. »
exercices favoris de la jeunesse, et les archers scandinaves se sont maintes fois couverts de gloire dans les expéditions guerrières.