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toute l’étendue de leur royaume et confisquèrent toutes ses possessions[1]. Le roi Halfdan s’établit à Framnes et

    l’Odelthing ; la Suède possède un Landsting et un Volksting. Nous le retrouvons dans une foule de mots allemands, tels que Dinggeld, Dingstuhl, dingflüchtig, Bedingung, Ding, etc. Le mha. gedinge signifie un accord qui n’avait force de loi qu’après avoir été ratifié par l’assemblée du peuple ; de là, gedingen, dingen, conclure un accord. — Dans l’île de Man qui dépendit de la Norvège jusqu’en 1266, les lois nouvelles sont de nos jours encore promulguées sur le Tingwald-Hill, qui rappelle le thingvöllr des Scandinaves. — En Scandinavie, le grand thing national se tenait annuellement vers l’équinoxe d’automne. Chaque fylki avait généralement son thing particulier qui se réunissait aux époques de nouvelle lune ou dans des cas urgents, en un endroit déterminé (thingstöd), de préférence sur le tombeau d’un roi ou d’un héros. Un des plus anciens et des plus renommés était celui du district norvégien de Gula (Gulathing) régi par un ensemble de lois appelées Gulathingslög. On connaît de même les Frostuthingslög, les Borgarthingslög et d’autres réglant l’organisation des things de ce nom. Tous les assistants pouvaient prendre part à la discussion (thingadeild) et émettre librement leur avis dans les questions d’ordre public ou privé. L’institution des things s’était surtout développée et l’organisation en avait été minutieusement réglementée dans la république islandaise.

  1. L’individu contre lequel le thing avait prononcé une sentence de bannissement était sans paix (fridlauss, mha. vridelós) ou hors la loi (útlagr ; cf. ags. útlah, angl. outlaw). Exclu du droit commun il se voyait dans l’obligation de fuir (on lui accordait ordinairement un délai à cet effet) et de se réfugier comme un loup (vargr) au fond des bois. Il devenait skóggangr, » marcheur des bois », ou skógarmadr, « homme des bois ». On pouvait le tuer impunément et sans conditions (cf. la note 6 de ce chap.). Ce châtiment, qui équivalait souvent à une condamnation à mort, est peut-être la plus terrible que la justice scandinave ait appliquée. Cependant il existait, dans certains cas, des degrés et des adoucissements dans l’exécution de la sentence. Les effets pouvaient en être circonscrits au triple point de vue du temps, de l’espace et du contenu. Moyennant le paîment d’une amende déterminée, le skóggangr pouvait obtenir la com-