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XII.
tentation de fridthjof.
Il arriva un jour que le roi dit aux personnes de son entourage[1] : « Je désire que vous sortiez aujourd’hui avec moi pour nous divertir dans la forêt et contempler le beau paysage ». Ils firent ainsi. Une foule d’hommes s’en allèrent avec le roi dans la forêt.
- ↑ Les personnes qui formaient la suite du roi (hird, hirdlid, hirdmenn, hirdbroedr) avaient des obligations très strictes dont la principale était une fidélité a toute épreuve. C’était une élite d’hommes de valeur et de réputation, une espace de cohorte prétorienne. Le roi pourvoyait à leur équipement et à leur entretien et leur accordait une part du butin de guerre. C’est parmi eux qu’il choisissait de préférence les jarls et les hersar. Le chef de cette garde du corps s’appelait hirdstjóri : son rôle se confondait souvent avec celui du stallari (cf. ch. XI, n. 28). — Par un ensemble de prescriptions et de lois appelé hirdskra [skrá : 1° cuir, peau ; 2° parchemin, de là : écrit, document : on trouve aussi hirdlig (lög = lois)], le roi Olaf II le Saint, qui régna en Norvège de 1015 à 1030, réglementa d’une manière spéciale l’organisation de son entourage. Divers documents historiques contiennent des allusions à plusieurs règlements de l’espèce, dont les textes originaux sont perdus. Le roi Magnús Hákonarson a fait rédiger, de 1274 à 1277, un livre de 54 chapitres constituant la codification détaillée des anciennes lois et dispositions réglementaires en vigueur jusqu’alors. Ce « codex aulicus » a été édité et traduit en latin, en danois et en suédois dés la fin du xvie siècle et au xviie (V. Th. Möbius. Catalogus etc. p. 108-110). — Le mot hird est une étymologie populaire (cf. hirda, protéger), transformation de l’anglo-saxon hiréd, « familia ». — Une institution toute semblable à celle des hirdmenn existait chez les tribus germaniques (Tac. Germ. ch. 13 et 14). Cf. aussi les antrustions francs et la droujina russe (chant d’Igor).