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Le roi dit : « Je ne te ferais pas cette offre, si je ne pensais qu’il en est ainsi. Je suis malade et je t’autorise à gouverner de ton mieux ces domaines, car tu surpasses tous les hommes de Norvège. Je le donnerai aussi le titre de roi, parce que les frères d’Ingibjörg ne t’accorderont pas cet honneur[1] et te feront épouser une femme inférieure à celle que je te donne ».

Fridthjof répondit : « Reçois mes plus vifs remercîments, seigneur, pour ta bienveillance qui est plus grande que je n’espérais ; mais je ne veux pas de plus haut titre que celui de « jarl » [2] ».

Là-dessus le roi Hring conféra à Fridthjof, par un acte solennel[3], la souveraineté sur le royaume qu’il avait gouverné lui-même et, en outre, le titre de jarl. Fridthjof devait exercer le pouvoir jusqu’au jour où les fils du roi Hring auraient atteint l’âge voulu pour régner sur le pays.


mort de hring. fridthjof épouse ingibjörg.


Le roi Hring ne fut que peu de temps malade. Lorsqu’il mourut, il y eut grand deuil pour lui dans le royaume. On éleva un tertre sur sa tombe et l’on y déposa beaucoup

    désignerait proprement le roi du jeu d’échecs (cf. knefatafl = planche ou jeu du roi ; mha. schächzabel), budlungr (v. strophe 32), herra (dans la poésie épique désigne souvent les princes puînés n’exerçaient qu’une autorité accessoire), jöfurr (prince).

  1. À la mort de l’époux, la tutelle de la femme passait aux mains de la personne la plus âgée de la famille. Les frères d’Ingibjörg auraient pu refuser la main de celle-ci à Fridthjof, si le roi, avant de mourir, n’avait pris des dispositions formelles à ce sujet.
  2. Voy. ch. VII, n. 10.
  3. En isl. handfesti, accord scellé par l’application de la main.