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dite qui, à l’encontre de ces strophes préambulaires, présente un caractère tout objectif et une allure essentiellement épique[1].

Dans la plupart des cas, les rímur ne sont que des transformations, amplifications ou abréviations de sagas, soit historiques soit romantiques, ou de légendes. La plus ancienne en son genre est la Óláfsrima d’Einar Gilsson ; c’est une louange à la mémoire du roi Olaf le Saint, mort en 1030 à la bataille de Stiklastadir. Un certain nombre, comme les Thrymlur, les Lokrur, les Völsungsrímur hins óborna, la Skídaríma (poème satirique dont l’auteur est probablement Sigurdur fóstri Thórdarson, † vers 1440), la burlesque Fjósaríma de Thórd Magnússon (xvie siècle), traitent des sujets que nous connaissons par l’Edda. D’autres, assez rares, empruntent la matière à des Konungasögur ou à des Islendingasögur conservées ou perdues ; telles sont p. ex. les Grettisrímur Ásmundarsonar, les Skáld-Helgarímur, les Óláfsrímur Tryggvasonar de Sigurd blindi (vers 1500), les Óláfsrímur Haraldssonar (fragments), les Faereyingarímur (fragments). Nombreuses sont les rímur basées sur les sagas poétiques et romantiques et reproduisant soit le contenu intégral, soit l’un ou l’autre épisode de la saga. À cette catégorie appartiennent les Fridthjófsrímur, les Bósarímur (vers 1500)[2], les Hálfdanarrímur Eysleinssonar d’Arni Jónsson, les Haraldsrímur Hringsbana (v. Kolbing, op. c. p. 227), les Andrarímur de Sigurd blindi (v. ibid. p. 230), les Rol-

  1. Cf. E. Kolbing, Ueber den mansöngr in den isländischen rímur (op. c. pp. 143-159). — Th. Möbius, Vom isländischen mansöngr (Zeitschrift fr deutsche Philologie. Erganzbd, p. 42 et suiv.).
  2. Publ. par O. L. Jiriczek, Breslau 1894.