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III.

le roi hring declare la guerre aux fils de beli.


Il y avait un roi qui s’appelait Hring. Il régnait sur Hringariki[1], région de la Norvège. C’était un puissant roi de province[2], doué d’excellentes qualités, mais

  1. Aujourd’hui Ringarike. Il est impossible de fixer d’une manière précise la délimitation de ce petit royaume. Il s’étendait probablement autour du Tyrifjord, au nord-ouest de Christiania. Le pays ne tient pas son nom du roi Hring, dont il est question ici, et qui était, selon Schöning (Norweg. Gesch., I, p. 231), fils de Halfdan le Vieux et cinquième roi de Hringariki. G. C. F. Mohnike (Die Sage von Fr. dem Starken, p. 69) fait dériver cette dénomination des « Hrings », peuplade des bords du Glommen. Sur le bord septentrional du lac Mjösen existe encore une localité du nom de Ringisaka. — « Harald hárfagri, devenu souverain de toute la Norvège (872), donna à Gutthorm, son oncle maternel, Vestrfold, Austragdir et Hringariki, ainsi que toutes les régions qu’avait possédées son père Halfdan le Noir ». (Egils saga, ch. 26 ; éd. F. Jónsson, p. 80).
  2. Ces rois régionaux (fylkiskonungar) régnaient sur des territoires de peu d’étendue (thiód ou fylki, pl. fylkjar) et devaient le tribut à d’autres rois plus riches et plus puissants. Il en existait une trentaine sur la terre norvégienne. Leur pouvoir était, on le comprend, assez restreint et mal défini. Harald aux Beaux Cheveux (Haraldr enn hárfagri, † 930), à la suite de sa victoire du Hafrsfjord (872) confisqua à son profit toutes ces petites royautés plus ou moins indépendantes et qui coexistaient de longue date en Norvège : il fut le premier souverain unique du pays (einnkonungr, einvaldskonungr, « monarcha », ou thiódkonungr). — Les sagas parlent d’un roi Hrolf qui aurait, dans des conditions analogues,