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fridthjof, averti du retour des rois, se met en garde contre leur vengeance.


Le jour où Fridthjof pouvait s’attendre à voir les frères rentrer au pays, il dit à la fille du roi : Vous nous avez accueillis avec grâce et cordialité. Le bóndi Baldr ne s’est pas irrité contre nous. Aussitôt que vous apprendrez le retour des rois, vous déployerez la toile de votre lit en haut de la salle des Dises[1], qui est la plus élevée dans ce domaine. De notre ferme nous l’apercevrons ».

    la troisième condition requise pour que le mariage fût légal. Elles étaient célébrées, le plus souvent, dans la demeure du fiancé, en présence d’au moins six personnes. Elles fournissaient généralement l’occasion d’un splendide festin, organisé à grands frais, où de nombreux invités s’adonnaient pendant plusieurs jours à des réjouissances exubérantes. Cette solennité s’appelait brúdhlaup (par assimilation brullaup cf. suéd. bröllopp, dan. Bryllup), « course ou voyage vers la maison de la fiancée », parce que le prétendant devait aller, en compagnie, la prendre au domicile paternel pour la conduire chez lui, ou bien brúdkaup « achat de la fiancée », le fiancé étant tenu de verser au père ou au tuteur légal une somme d’argent (mundr, festingafé) symbolisant l’affranchissement de la jeune fille de sa tutelle naturelle et son passage légal dans une autre famille. Cette somme devait être d’au moins 12 aurar, « onces » (1 1/2 mörk ou environ 70 francs). Cela n’empêchait pas la jeune mariée d’être quelquefois richement dotée en habits, objets de valeur, argent et biens. Cette dot (heimanfylgja, heimangjöf etc.), dans les familles princières, comprenait souvent des territoires.

  1. Les Dises sont des ásynjur ou déesses du Walhalla. Au solstice d’hiver, pour saluer le retour du soleil, on leur offrait un sacrifice (dísablót) dont il est souvent fait mention dans les sagas, et que E. Mogk identifie avec les sacrificia matronarum des Germains des bords du Rhin (Cf. ch. IX). Le temple est désigné ici du nom spécial de salle des Dises (dísarsalr) à cause de la vénération particulière dont celles-ci étaient l’objet ; il est même probable