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La fille du roi dit : « Vous n’avez point agi en ces circonstances selon l’exemple d’autres hommes ; néanmoins nous devons vous accueillir comme des amis, quand vous venez ».

Ensuite Fridthjof retourna chez lui. Le lendemain matin il sortit de bonne heure, et en rentrant il récita cette strophe et dit[1] :

1. « Je vais apprendre
à nos guerriers
que c’en est fini
de nos voyages d’amour[2].


    qu’il faut entendre par là tout simplement le bâtiment le plus remarquable et le plus élevé de Baldrshag. Le lexicographe Finn Magnússen († 1847) donne du mot dísarsalr la définition suivante : « In Fridthjofs saga templi Balderiani sectio vel conclave Deabus sacratum per se Dísarsalr vocatur » (Lexic. Mythol. p. 46). — Disa correspond à l’Idis (être féminin supraterrestre) des textes allemands :

    Gib mir Rath, du weise Wala,
    Kluge Idis, hilf dem Kranken (Weber, Dreizehnlinden, VIII)

    Dans le Heliand et chez Otfried, Itis désigne la Sainte Vierge.

  1. Les strophes scaldiques que l’on trouve en si grand nombre intercalées dans les récits des sagas étaient dites (isl. kveda, got. qithan ; kvida = poème épique ; cf. Thrymskvida, Vegtamskvida, Helgakvida etc.) d’une manière qui leur était spécialement affectée et qui se rapprochait plus du récit pur et simple que du chant. Ces vers, à cause de la complication de structure et par suite de l’abondance fréquente des expressions métaphoriques les plus bizarres et les plus inintelligibles, n’étaient jamais accompagnés de musique. Cependant il n’en a pas toujours été ainsi. On sait que la poésie populaire primitive, simple et limpide, était, dans une certaine mesure, chantée avec accompagnement de harpe, et que les chants du cycle mythologico-héroïque avaient leurs mélodies dont plusieurs étaient même fort répandues.
  2. C’est-à-dire : de nos excursions à Baldrshag.