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Les combattants n’iront plus
à bord des vaisseaux ;
car de blanches toiles
se montrent à mes regards ».

Sur ces mots ils sortirent et virent que toute la salle des Dises était recouverte d’une toile blanchie. Björn dit alors : « Maintenant les rois seront rentrés chez eux et notre tranquillité ne sera plus que de courte durée. Aussi me semble-t-il de bon conseil de rassembler nos troupes ». Ainsi fut fait ; et les hommes se présentèrent en très grand nombre.


accord conclu entre fridthjof et les rois.


Les frères eurent bientôt connaissance de l’attitude de Fridthjof et des siens, ainsi que de la force de leurs troupes. Le roi Helgi dit : « Je suis étonné que Baldr supporte tout outrage de la part de Fridthjof ; je vais envoyer des messagers auprès de lui, afin de savoir quelle compensation il veut nous offrir[1]. S’il refuse, il faudra qu’il s’en aille du pays[2], car je ne vois pas que pour le

  1. D’après le principe juridique, en vigueur chez toutes les tribus germaniques, qui permet au criminel de racheter son méfait par le paîment d’une amende (bót, pl. boetr, « Busse ») qui différait suivant la condition de l’offenseur et de l’offensé (wergeld). Le meurtre d’un homme libre p. ex. se payait légalement trois marcs d’argent ; celui d’un esclave, la moitié. Le marc valait 45 francs. Il faut savoir qu’à cette époque l’argent avait une valeur au moins décuple de celle de nos jours.
  2. L’exil était une peine fréquemment appliquée dans les pays du Nord, surtout en Islande. Elle était soumise à certaines régles et conditions très sévères et la durée en variait selon les cas. (Cf. ch. X, notes 5 et 9).