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Ils ne m’aiment pas de la même manière,
Ingibjörg et le roi.
Je préférerais, pour mon grand bonheur,
la faveur de la jeune fille ».

« Il se peut » dit Björn, qu’elle te souhaite un sort meilleur que celui-ci ; cependant, il n’est pas mauvais de faire connaissance avec l’adversité ».

« C’est une occasion », reprit Fridthjof, « de mettre à l’épreuve les compagnons dévoués ; certes, il y aurait plus de plaisir à Baldrshag ».

Ils se mirent ensuite à l’œuvre énergiquement, car c’étaient des hommes robustes qui se trouvaient là réunis et le bateau était le meilleur que l’on eût vu dans les pays du Nord.

Fridthjof dit cette strophe :

7. « On ne voit point les gens ;
nous voilà arrivés dans la mer de l’ouest[1].
Toute la surface liquide[2] m’apparaît
comme couverte de cendres ardentes.
Les hautes vagues aux ailes de cygne
s’entre-choquent
et s’élèvent en monticules[3].
Ellidi, maintenant, est saisi par une lame
qui se dresse en l’air, verticale ».

  1. Cf. le commencement de la str. 5.
  2. En isl. aegir. Voy. même chap. note 25.
  3. D’après l’interprétation de L. Lársson (Fridthjofss., p. 19) qui ajoute : « Les vagues chassées par la tempête rappellent, aussi bien par la rapidité de leur mouvement que par la teinte de leurs crêtes tachetées d’écume, un être vivant de couleur blanche. On sait que les Français les appellent moutons (Guy de Maupassant, Sur l’eau : « La brise fraîchit peu à peu, et sur la crête des vagues
    les moutons apparaissent, ces moutons neigeux qui vont si vite et