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21. « Vous ne nous effrayerez point
par vos menaces,
insulaires
remplis de peur ;
j’entrerai plutôt,
loin de demander grâce,
seul en lutte
contre vous dix ».

Alors Hallvard s’approcha et dit : « Le jarl désire que vous soyez tous les bienvenus et que personne ne vous cherche querelle ». Fridthjof répondit que cela leur était agréable, mais qu’ils accepteraient néanmoins l’autre alternative.

Sur ces mots ils allèrent se présenter devant Angantyr ; celui-ci accueillit amicalement Fridthjof et tous ses hommes, et ils passèrent l’hiver auprès du jarl qui les combla d’honneurs et s’informa fréquemment des aventures de leurs voyages. Bjôrn dit la strophe :

22. « Nous puisions l’eau, pendant que
les flots glacés jaillissaient
par-dessus les deux bords,
joyeux compagnons,
pendant dix-huit jours[1] ».

Le jarl dit : « Le roi Helgi a cherché votre malheur ; ils sont à plaindre, ces rois qui ne sont pas à même de faire autre chose que de circonvenir les gens par des maléfices ».

« Mais je connais aussi », dit Angantyr, « la mission

  1. Strophe mutilée que L. Larsson, dans son édition de 1901, a essayé de rétablir d’après le texte mal conservé de l’ancienne rédaction.