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qui t’amène en ce pays, Fridthjof ; on t’a envoyé chercher le tribut. Je vais te donner anticipativement cette brève réponse : « Le roi Helgi n’obtiendra de moi aucun tribut ; mais à toi je donnerai autant de richesses que tu désires[1] ; tu peux appeler cela tribut, si tu veux, ou lui donner un autre nom, si tu préfères ».

Fridthjof déclara qu’il acceptait l’argent.

  1. La distribution de richesses et la remise de splendides cadeaux était un usage fort en honneur à la cour des princes et des seigneurs. Les convives recevaient au départ, selon leur rang et leur qualité, de l’argent, des bagues précieuses, des vêtements de luxe, des boucliers, des armes, des chevaux, des bateaux etc. et le maître de la maison les accompagnait à une petite distance (L’isl. útleizla veut dire : pas de conduite et présentation d’un cadeau). L’Islandais, dans son langage bref et caractéristique, disait : leida gesta út med giöfum (littér : mener les convives dehors avec des cadeaux). C’était un moyen de resserrer les liens d’amitié. Les scaldes surtout étaient l’objet de faveurs de ce genre. — C’eut été aux yeux d’Angantyr une lâcheté et un déshonneur que de se laisser émouvoir par les injonctions du roi et de remettre sans autre forme le tribut réclamé.