Aller au contenu

Page:La Saga de Nial, trad. Dareste, 1896.djvu/39

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
19
la saga de nial

vèrent à Hölskulstad et y furent bien reçus. Ils vinrent tout de suite à leur affaire, et firent leur demande. Höskuld répondit : « Je sais qui vous êtes, et je ne veux pas user de tromperie avec vous : ma fille a le cœur dur. Pour sa figure et ses manières, vous verrez vous-même. » Thorvald reprit : « Fais tes conditions ; ce n’est pas son humeur qui m’empêchera de conclure le marché. » Ils parlèrent donc des conditions ; et Höskuld ne demanda point l’avis de sa fille, (car il avait envie de la marier) ; et ils se mirent d’accord sur le marché. Alors Höskuld tendit la main, Thorvald la prit et se déclara fiancé à Halgerd. Après quoi il s’en retourna.

X

Höskuld dit à Halgerd le marché qu’il avait fait. Elle répondit : « Me voilà sûre à présent de ce que je crains depuis longtemps ; tu ne m’aimes pas autant que tu l’as toujours dit, puisque tu n’as pas pensé que ce fût la peine de me parler de cette affaire ; je ne trouve pas, du reste, que ce parti soit aussi beau que tu m’avais promis. » Et on voyait bien, à ses façons, qu’elle se trouvait mal mariée. Höskuld lui dit : « Je me soucie peu de ton orgueil : il ne changera rien à mon marché. C’est moi qui décide et non pas toi quand nous ne sommes pas d’accord. » — « L’orgueil est grand dans ta famille, dit-elle ; il n’est pas étonnant que j’en aie ma part. » Et elle s’en alla.

Elle vint trouver Thjostolf, son père nourricier, et lui dit ce qui avait été décidé : elle était très-triste. Thjostolf lui dit : « Aie bon courage ; tu seras mariée une seconde fois, et alors on te demandera ton avis. Et moi je ferai tout pour t’être agréable, sauf contre ton père ou contre Hrut. » Ils n’en dirent pas davantage.

Höskuld fit ses préparatifs pour la noce, et monta à cheval pour inviter du monde. Il vint à Hrutstad et