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la saga de nial

tut, et il lui semblait que l’affaire tournait mal. Hrut dit : « Faisons en sorte qu’il ne regrette pas son voyage. Il a certes beaucoup perdu, et il faut qu’on parle bien de nous. Faisons lui des présents, et qu’il soit notre ami pour le temps à venir. » On fit comme il avait dit, et les deux frères lui firent des présents. Après cela il retourna dans le Sud.

Au printemps, ils changèrent de demeure entre eux, lui et Halgerd. Elle s’en alla au Sud, à Laugarness, et lui vint à Varmalæk. Et maintenant la saga ne parle plus de Thorarin.

XVIII

Il faut conter maintenant que Mörd Gigja, tomba malade et mourut ; et on pensa que c’était grand dommage. Sa fille Unn eut tous ses biens après lui. Elle ne s’était pas remariée. Elle était prodigue et mauvaise ménagère, et l’argent lui fondait dans les mains, si bien qu’il ne lui resta plus que les terres et le bétail.

XIX

Il y avait un homme qui s’appelait Gunnar. Il était parent d’Unn. Sa mère s’appelait Rannveig et elle était fille de Sigfus, fils de Sighvat le rouge, qui fut tué au gué de Sandhola. Le père de Gunnar s’appelait Hamund. Il était fils de Gunnar fils de Baug qui a donné son nom à Gunnarsholt. La mère d’Hamund s’appelait Hrafnhild. Elle était fille de Storolf, fils de Hæing. Storolf était frère de Hrafn, l’homme de la loi. Le fils de Storolf était Orm le fort.

Gunnar fils d’Hamund demeurait à Hlidarenda dans le Fljotshlid. C’était un homme de grande taille, fort, et le plus brave qu’on pût voir. Il frappait de l’épée et lançait l’épieu de l’une et de l’autre main, comme il lui plaisait ; et il était si prompt à brandir son épée qu’il semblait qu’on en vît trois en l’air. Il tirait de l’arc mieux qu’aucun homme, et touchait tout ce qu’il