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la saga de nial

visait. Il sautait plus haut que sa taille avec toute son armure de guerre, et aussi loin en arrière qu’en avant. Il nageait comme un phoque ; et il n’y avait pas de jeu où quelqu’autre pût lutter avec lui. Aussi on a dit avec vérité, qu’il n’avait pas son pareil. Il était beau de visage : il avait le teint clair, le nez droit et retroussé du bout, les yeux bleus et vifs et les joues rouges ; il avait une belle chevelure, longue et jaune comme de l’or. C’était le plus courtois des hommes, hardi en toute occasion, de bon conseil et de bon vouloir : doux, sensé, fidèle à ses amis, et prudent à les choisir. Il était riche en biens. Son frère s’appelait Kolskeg. C’était un homme grand et fort, bon champion, et qui n’avait peur de rien. L’autre frère de Gunnar s’appelait Hjört. Il était encore enfant. Orm Skogarnef était frère bâtard de Gunnar. Il n’est pas dans la saga. La sœur de Gunnar s’appelait Arngunn. Elle était la femme de Hroar, godi de Tunga, fils d’Uni le bâtard, fils de Gardar, qui découvrit l’Islande. Le fils d’Arngunn était Hamund Halti, qui demeurait à Hamundstad.

XX

Il y avait un homme nommé Njal. Il était fils de Thorgeir Gollnir, fils d’Ufeig. La mère de Njal s’appelait Asgerd. Elle était fille du seigneur Askel le muet. Elle était venue de Norvège en Islande, et avait pris des terres à l’ouest du Markarfljot, entre Öldustein et Seljalandsmula. Elle eut pour fils Holtathorir, père de Thorleif Krak, de qui sont descendus les Skogverjar, de Thorgrim le grand et de Thorgeir Skorargeir.

Njal demeurait à Bergthorshval dans le pays des îles. Il avait un autre domaine à Thorolfsfell. Njal était riche en biens et beau de visage. Mais le destin voulut qu’il ne lui poussât point de barbe. Il était si fort sur la loi qu’il n’avait pas son pareil ; c’était un homme sage et qui lisait dans l’avenir, de bon conseil